Novembre 2010 – Vente de Serre-Chevalier

 

Ce soir, le conseil municipal, à travers cette délibération est amené à prendre une décision très importante mais aussi très symbolique.

Avant tout parce que les temps sont durs pour les finances publiques, la ville d’Echirolles va se séparer, de son centre de Villeneuve La Salle.

Sur le fond, le groupe EEV n’est pas contre la fermeture de ce centre, essentiellement au regard du contexte financier. Par contre, sachez, que, comme sur d’autres dossiers, nous, comme de nombreux Echirollois, nous condamnons la forme, l’absence de débat et la soudaineté de la décision. Et parmi ces personnes, il n’y a pas que des nostalgiques des classes de neige ou de vacances sportives dans un cadre fabuleux, mais de nombreux parents d’élèves, enseignants et simples citoyens impliqués dans la vie de leur cité.

Alors, des questions, on s’en pose beaucoup ce soir.

Pourquoi de cette manière ? Pourquoi l’apprendre aux Echirollois dans le DL ou bien dans la newsletter de la ville, et les priver d’un débat, ou du moins, d’un exposé clair de la problématique, des avantages et des inconvénients des éventuelles décisions ? Ne serait-ce pas là le constat de la présence d’une belle épine dans la démocratie participative à la sauce échirolloise, soit disant « un modèle » ?

Mais aussi, pourquoi cette urgence ? Pourquoi prendre si vite une telle décision, si importante pour les futures générations d’Echirollois, seulement 5 mois avant la fermeture du centre? Si risque il y a, pourquoi s’obstiner à envoyer des enfants cet hiver ? Les parents d’élèves se posent encore la question ? Pourquoi n’a-t-il pas été possible d’anticiper d’avantage cette décision ? En sera-t-il de la sorte pour le reste du patrimoine communal ? Est-il possible de débattre sereinement du sujet, de dépassionner les échanges, et d’avoir une vision prospective un peu plus partagée ?

Et parce qu’il ne s’agit pas d’une simple fermeture, comme l’indique l’intitulé de la délibération, mais bien de la vente, une fois de plus d’une partie du patrimoine de la commune, la décision est grave. Alors qu’une fermeture provisoire aurait peut­-être permis de prendre le temps d’étudier plus objectivement les alternatives à cette vente ferme.

  • Concernant la sécurité, raison première invoquée pour fermer le centre, pourquoi ne pas envisager la mise en sécurité minimale (400 000 €), garantissant la pérennité des emplois et des activités sur place,
  • Puis envisager une réhabilition en plusieurs phases,
  • Ou une mutualisation de l’équipement avec d’autres communes, un partenaire privé, tout en partageant les investissements… 

Comme pour la sécurité, sur l’accessibilité, il y a la loi et l’esprit de la loi. Sans être devin, ce poste doit représenter une part importante du budget global en vue d’une réhabilitation complète. Certes le contexte réglementaire n’est pas à sous-estimer, et nous sommes les premiers à défendre l’accessibilité pour tous. Mais est-ce vraiment prioritaire, au regard des usages pressentis, d’investir sur un bâtiment situé en milieu montagnard, dans un environnement rarement accessible, dont une grande partie de la période d’accueil se fait en hiver, sur des sols enneigés ? Nous sommes bien sûr partants pour en débattre le jour où toutes les rues et bâtiments communaux seront accessibles par tous les temps pour les 36 000 échirollois. Alors, aujourd’hui, peut-être que les 4,4 millions d’euros peuvent être revu à la baisse et la décision revue tout court… Et oui, à l’heure où je vous parle, qui sait, il n’est peut-être pas trop tard ?

Pour conclure, Il nous était impossible de ne pas revenir sur la comparaison avec d’autres communes de l’agglomération.

On ne fait pas de politique par comparaison ; quel message nous envoie cette comparaison ? Qu’il est plus facile de faire « passer » la fermeture du centre parce qu’on vient de se rendre compte qu’on fait plus de classes transplantées que les autres communes.

Nous, nous souhaitons faire de la politique avec une vision et une volonté partagée et définie.

Comme le dit si bien ce proverbe québécois :  « Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console ».

C’est le dicton du jour, la maxime des mauvais sujets. Alors, pour tous ceux qui vont voter pour cette délibération, vous le savez bien, au fond, que la décision n’est pas bonne ; mais, la situation sera toujours pire ailleurs, et ça vous tranquillise.

Pour l’ensemble des motifs exposés ci-dessous, le groupe EEV d’Echirolles s’abstiendra sur le vote de cette délibération.

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