Oct 2010 – Video Surveillance
Le sentiment croissant d’insécurité dans nos sociétés modernes nous a rendus plus tolérants à la présence des caméras dans les lieux publics. Cependant, l’utilisation de la vidéosurveillance représente une forme d’intrusion des pouvoirs publics dans la vie des citoyens. Cette intrusion, qui absorbe l’image et le comportement des individus, constitue une atteinte au droit au respect de la vie privée.
L’objectif recherché par la mise en place de la video surveillance doit être constamment évalué. En outre, la commune doit s’assurer de la légitimité de ses objectifs de sorte que la finalité de la vidéosurveillance ne puisse être détournée ou déformée.
Les études étrangères ont montré que la videosurveillance n’avait d’effet qu’à la condition d’être couplée avec un dispositif d’intervention d’agents de terrain. Le coût financier est donc extrêmement lourd, et ce, dans un contexte de réduction des effectifs de la police nationale et de la gendarmerie.
Le 30 mars 2010 la ligue des droits de l’homme a publié un communiqué : « Alarmé par le mirage sécuritaire conduisant au développement de la vidéosurveillance dans l’espace public, accentué notamment par la loi Loppsi 2, le comité régional Ile-de-France de la LDH a décidé de lancer un réseau de lutte contre la vidéosurveillance dans la région »
Qu’en est-il localement :
Il faut rappeler que la décision de mettre en place la videosurveillance a été prise durant le dernier mandat, en 2007 en partenariat avec l’Etat. Notre groupe s’est toujours abstenu aux délibérations qui concernaient la videosurveillance étant donné qu’il n’avait pas été associé à la décision de la mettre en place. Nous avions cependant souhaité qu’un premier bilan soit fait avant de l’étendre à toute la villeneuve d’Echirolles (d’abord place Beaumarchais puis la Butte et pl de la Convention), ce qui a été contesté par le Maire. En effet, rapidement Renzo Sulli a dit lors de déclarations publiques qu’il considérait que l’expérimentation concernait les trois lieux d’implantation.
La videosurveillance est actuellement gérée en régie directe par la commune via un centre de supervision urbaine.
Echirolles a, à ce jour et d’après nos calculs, dépensé 150 000 euros pour la pose et la réparation de caméras de surveillance sur la place Beaumarchais, la Butte, la place de la Convention, et l’avenue des états généraux.
Tout d’abord il convient de reconnaitre la volonté forte du Maire d’avoir un vote unanime de la majorité.
Si cette volonté témoigne d’un attachement à la représentation de toutes les sensibilités de la majorité, la méthode traduit un relatif empressement, mais sur lequel nous ne voulons pas nous attarder.
A travers cette délibération nous voulons réaffirmer plusieurs principes:
D’une part nous distinguons absolument la videosurveillance des bâtiments publics et celle des espaces publics.
D’autre part nous pouvons dire que nous ne sommes ni pour la vidéo surveillance par principe, ni contre, par principe.
Les caméras video ne sont que des outils, très couteux, et ne peuvent pas être la panacée d’une politique de prévention de la délinquance.
Concernant les bâtiments publics d’abord, on peut penser que la présence de caméras a un effet dissuasif et permet en partie de prévenir les dégradations, intrusions, vols et autres actes de délinquance sur notre patrimoine communal. Outre l’argent public économisé par ce biais, si l’installation de caméras permet de diminuer nos primes d’assurance pourquoi pas.
Concernant les espaces publics, l’enregistrement des faits et gestes des citoyens sur des bandes video, constitue une forme d’intrusion des pouvoirs publics dans la vie privée des citoyens et donc une atteinte au droit au respect de la vie privée. L’utilisation des images doit donc être encadrée et transparente. Nous avons confiance en la déontologie mise en place à Echirolles pour assurer ce respect à la vie privée.
Prenons en compte maintenant le coût financier et donc le retour sur investissement; mettons en adéquation la dangerosité de la nuisance avec le coût de l’installation. Prenons en considération l’efficacité du système; l’effet de déplacement des nuisances, par exemple, à la suite de l’installation de cameras. Je suis également prête à prendre des décisions sur la base de données techniques, établies par des professionnels de la sécurité sur le terrain. Tout en sachant que la ville d’Echirolles ne peut pas à elle seule se focaliser sur tous les problèmes de sécurité de son territoire, car c’est, comme cela est rappelé dans la délibération, d’abord et avant tout de la compétence de l’Etat. Enfin, méfions nous de l’aspect attractif du FIPD pour l’acquisition de caméras de videosurveillance qui laisserait à la charge de notre commune un système extrêmement couteux à maintenir tant en termes de remplacement de matériel qu’en coût de personnel.
Le groupe des Verts et écologistes a donc tenu à ce que bâtiments et espaces publics soient séparés dans la gestion de la politique de video surveillance. Pour nous, la surveillance d’un espace public ciblé par le biais de caméras video doit être débattu au cas par cas, publiquement, et notamment en conseil municipal, sur la base d’étude de l’aspect criminogène de l’espace en question, de l’objectif à atteindre, et de l’affectation de nos ressources financières.